Tout a été dit sur l’Immersion

Gros dossier !

L’immersion, tout le monde sait ce que c’est intuitivement, mais ça se complique quand on essaye de la définir précisément. Même nos plus grands théoriciens rôlistes s’y sont cassé les dents. Étant une buse en théorie rôliste, je ne me risquerai donc pas à tenter une énième définition (en fait j’ai essayé mais sans succès !). Je donnerai cependant quelques sources consultées juste avant, afin que vous voyiez l’état de confusion mentale qui règne : 🙂

Selon moi, comme l’immersion est subjective et multiforme, il sera difficile de s’entendre sur une définition commune. C’est un peu comme tenter de définir la conscience, l’amour, ou la couleur rouge. Mais admettons ! Admettons qu’on arrive à théoriser l’immersion, à faire une taxonomie des types d’immersion, à la faire rentrer dans un cadre conceptuel savant. Que fait-on de cette belle théorie, à part enculer les pauvres mouches qui n’ont rien demandé à personne ?

Au début de la discussion on peut lire :

je pense que le théoriser peut permettre de travailler dessus (le rendre plus « reproductible », plus intense, plus maîtrisé, etc).

J’essaie de comprendre comment elle fonctionne, quel mécanisme peuvent être mis en jeu pour la favoriser, l’entretenir, …
Des théoriciens enthousiastes

Si c’est ça le but, je pense que rechercher une « théorie de l’immersion » ne nous mènera nul part. Remplacez « immersion » par « amour » pour vous en convaincre. De toute façon, c’est le joueur qui veut s’immerger à la base. Rappelez-vous :

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Que peut-on faire de plus que ça ? Plus intense ? Mais c’est quoi le niveau au-dessus : le rêve lucide ? jouer sous LSD ? Non ce qu’il faut à mon avis, c’est éviter de casser cette fragile immersion voulue/consentie par le joueur. Et ça, on sait déjà en gros comment ça marche. Surtout ne pas :

  • rompre la suspension d’incrédulité avec une histoire incohérente
  • casser l’agentivité avec des murs invisibles à chaque action non prévue dans le scénar
  • briser la fluidité des scènes d’action en refaisant l’exégèse des règles de combat
  • mais aussi, très important : un climat psychologique favorable (voir cet article)
  • et sûrement d’autres…

Dans le même ordre d’idées :

Après, pour favoriser et intensifier l’immersion, il y a des techniques (pas des théories) :

  • techniques d’écriture : suspense, tension dramatique (excellent article ici), dilemmes
  • techniques de jeu : faire (vite) tourner la parole, parler à la première personne
  • techniques de maîtrise : descriptions, garder le rythme, mettre la pression
  • techniques d’ambiance : musique, bruitages, éclairage

Une théorie de l’immersion est à mon sens une fausse piste. Par contre, comme l’immersion est multiforme, on pourra faire appel à des théories connexes au JDR, la narratologie étant un bon exemple. Mais il y en a d’autres, qui n’ont pas encore ou peu été exploitées : psychologie, sciences cognitives, biologie. Je pense en particulier à l’hypnose (pas au sens de Mesmer !) dont je traiterai dans un prochain article. Alors en attendant, soyons curieux des disciplines connexes, inventons des techniques, et laissons ces pauvres mouches tranquilles !

Voir aussi : Perspectives Cognitives sur l’Immersion

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous des p’tites techniques à partager ? Pour favoriser l’immersion ? Pour éviter de rompre l’immersion ?

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